L’Unité Mixte de Physique, créée en janvier 1995, est un laboratoire commun au CNRS et à la société THALES. L’Unité est associée à l’Université Paris‐Sud depuis janvier 2000. Elle a été dirigée par Alain Friederich de sa création jusqu’à fin 2006.
La création de l’Unité Mixte de Physique en 1995 a permis de consolider une collaboration existante depuis une dizaine d’années entre l’équipe du Pr. A. Fert à l’Université Paris‐Sud et une équipe du Laboratoire Central de THALES (à l’époque Thomson‐CSF). Cette collaboration, axée sur des études de multicouches métalliques magnétiques, avait abouti tout d’abord à la découverte de la Magnétorésistance Géante (GMR) en 1988, objet du prix Nobel de Physique attribué à Albert Fert en
2007. Elle a également amené le développement du domaine de recherche que l’on appelle maintenant Spintronique. Dans ce domaine, la recherche menée au laboratoire depuis sa création a abouti à de nombreuses avancées tant expérimentales que théoriques, notamment dans l’étude de l’effet tunnel dépendant du spin, des nanofils magnétiques ou des effets d’injection de spin. L’étude d’hétérostructures combinant matériaux magnétiques et semi‐conducteurs, matériaux organiques ou graphène, ainsi que l’étude du transfert de spin, sont des directions de recherche récentes actuellement en plein développement. Les études de l’Unité Mixte de Physique ont par ailleurs abouti au développement d’applications, notamment dans le domaine des capteurs magnétiques.
En 1996, l’activité de l’Unité Mixte, initialement concentrée sur les études de spintronique, a été élargie au domaine des oxydes supraconducteurs à haute température critique (SHTC) avec l’arrivée du groupe de J‐P. Contour du Laboratoire de Physique du Solide de l’ESPCI. Ce nouveau thème "Supraconducteurs à haute température et dispositifs exploratoires" s’inscrivait dans le développement de deux nouveaux axes de recherche : étude des concepts physiques applicables à des dispositifs exploratoires en SHTC et étude de la croissance des cuprates SHTC. En avril 1998, le laboratoire des Dispositifs Supraconducteurs du Laboratoire Central a rejoint l’Unité Mixte afin d’assurer le développement technologique des recherches effectuées au sein du laboratoire supraconducteur vers les applications aux dispositifs hyperfréquences.
En 2005, après la fermeture du synchrotron LURE, une équipe de 3 CNRS (S. Megtert DR2, F. Bouamrane IR, T. Bouvet AI), dont l’activité est centrée autour de la technologie LIGA, est venu rejoindre le laboratoire. Cette insertion se justifiait d’une part par les liens établis entre cette équipe et plusieurs laboratoires de Thales TRT, d’autre part par l’intérêt pour l’équipe de rester à proximité du synchrotron Soleil en cours de construction.
Lors du renouvellement de l’unité en 2006, il a été décidé de formaliser l’existence d’un thème « Oxydes fonctionnels » afin d’y réunir les travaux qui s’étaient progressivement développés à partir de 1999 sur la base de synergies entre les deux thèmes historiques.
Enfin, lors du renouvellement de l’unité en 2010, il a été décidé de formaliser l’existence de deux opérations de recherche transverses : « Traitement cognitif de l’information : memristors » et « Systèmes hybrides supraconducteurs/ferroïques ». On constatait à nouveau dans l’émergence de ces deux actions d’importantes synergies entre les thèmes du laboratoire.